Le continent africain reçoit très régulièrement le soutien et l’aide du continent asiatique dans de nombreux domaines comme l’économie, la formation ou l’éducation. L’Afrique de l’ouest en particulier fait l’objet de toutes les attentions de la part de la Chine. Récemment encore, le Sénégal et l’Empire du milieu ont fait état de leur volonté de travailler ensemble, sur des questions concernant leurs intérêts fondamentaux respectifs. Une coopération bilatérale jugée particulièrement fructueuse par les observateurs.

La coopération sino-africaine, une réalité historique complexe

Les relations diplomatiques et commerciales « modernes » entre la Chine et l’Afrique remontent au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. C’est en 1955, à l’occasion de la conférence de Bandoeng, que la République populaire de Chine manifeste son intérêt pour le continent africain, période qui coïncide avec l’indépendance progressive des états. L’Égypte deviendra ainsi le premier pays à échanger des ambassadeurs avec son homologue, dès 1956. A partir de là, les échanges entre les deux entités se font de plus en plus fréquents, et on observe par exemple la tenue régulière de rencontres bilatérales, ainsi que des sommets Chine-Afrique qui permettent d’entretenir et d’élargir le dialogue politique.

Officiellement, la Chine et le Sénégal sont des pays fraternels depuis 1964, et entretiennent des relations diplomatiques depuis 1971, date à laquelle la Chine accède au Conseil de sécurité des Nations unies. Au départ de cette collaboration, l’Empire du milieu affirme huit principes majeurs qui seront déterminants dans ses relations avec le continent noir. Parmi ces principes : l’égalité entre les partenaires, un bénéfice mutuel, le respect de la souveraineté, l’allocation de prêts sans intérêt, l’allégement des charges, le renforcement du bénéficiaire et l’égalité du traitement entre export chinois et local.

Les relations diplomatiques entre le Sénégal et la Chine cessent toutefois durant dix ans, entre 1995 et jusqu’au 25 octobre 2005. En cause : la reconnaissance de l’île Taiwan par le président Abdou Diouf, considérée par l’Empire du milieu comme une province de la Chine – RPC. Les raisons de ce positionnement politique sont essentiellement économiques, puisque Taipeh, la capitale de Taiwan, proposait une aide financière conséquente aux Etats qui acceptaient de reconnaître sa souveraineté. Le revirement des autorités sénégalaises sur cette question en 2005 permettent aux discussions de reprendre, et à la Chine de réaliser une percée importante dans des domaines stratégiques comme l’exploitation des énergies fossiles et de la construction.

Le Sénégal et la Chine, des partenaires économiques ?
Le Sénégal et la Chine, des partenaires économiques ?

Un niveau de coopération unique dans l’histoire des deux pays

Actuellement, les relations entre le Sénégal et la Chine sont au beau fixe. Les deux pays partagent en effet un certain nombre de préoccupations en commun, comme la réduction de la pauvreté, le changement climatique ou encore la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Outre cela, il faut signaler les intérêts économiques soulevés par l’initiative chinoise (qui prévoit l’établissement d’une route maritime vers l’Afrique et l’Europe via l’océan Indien). Un projet qui pourrait accompagner efficacement le Plan Sénégal émergent (PSE), mis en place par l’actuel président Macky Sall, lancé en 2014 et qui prévoit de transformer le Sénégal en un pays émergent d’ici à 2035.

Lors d’un récent entretien téléphonique, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall et le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de Chine Wang Yi ont réaffirmé l’importance de leur partenariat et de leur collaboration sur des questions d’intérêts fondamental. Un tel contexte diplomatique ne peut que profiter aux deux partis, étant donné qu’ils doivent co-présider le prochain Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA).

Surmonter le défis de la pandémie ensemble

Bien évidemment, la Chine a été un partenaire essentiel du Sénégal, dans la lutte contre la propagation de l’épidémie de Covid-19. Au mois de juin 2020 par exemple, la société Jiangsu Construction Engineering Group Co. Ltd effectuait un don de matériel médical au Centre hospitaliers national pour enfants de Diamniadio. Le 12 mai dernier, la machine diplomatique chinoise se mettait une nouvelle fois en marche, en offrant un demi-million de doses de son vaccin Sinopharm au Bangladesh, et 300 000 doses au Sénégal. Un don qui a permis, selon les autorités sanitaires sénégalaises, de vacciner près de 430 000 personnes « avec au moins une dose ».

A ce titre, Monsieur Wang réaffirme « les efforts conjoints de la Chine et du Sénégal pour surmonter les défis liés à la pandémie, soutenir l’accélération de l’industrialisation au Sénégal et améliorer sa capacité de développement indépendant ». Une assistance constante continuera d’être accordée en ce sens par les autorités chinoises durant les prochains mois. La coopération sino-africaine semble ainsi reposer sur des bases solides, sans jamais remettre en cause les principes fondateurs de cette relation en lien avec les intérêts à long terme de l’Afrique.