Les réformes ambitieuses menées par l’administration du Président Macky Sall dans le secteur énergétique portent désormais leurs fruits. Washington a annoncé récemment la participation du gouvernement américain à la construction de lignes de transport à haute tension et de sous-stations dans le but d’améliorer l’accès des sénégalais à l’électricité. La subvention, prise en charge par le principal fond de développement du gouvernement américain, se monte à un total de 550 millions de dollars (soit l’équivalent de 300 milliards de FCFA).
Résoudre le problème critique de l’énergie au Sénégal
En matière d’électricité, il faut dire que les pouvoirs publics sénégalais sont à la tâche matin, midi et soir. En effet, des problèmes multiples de raccordement et de difficultés d’accès plombent littéralement le secteur de l’énergie au Sénégal, et compliquent les difficultés quotidiennes de populations souvent excentrées. C’est dans ce contexte que le pays a choisi d’adopter un système de réformes réglementaires au mois de mai 2021, dont l’un des objectifs stratégiques était de satisfaire aux conditions fixées par les Etats-Unis pour recevoir une aide au financement de nouvelles infrastructures.
Officiellement, ce « Code de l’électricité » défini par les pouvoirs publics sénégalais doit permettre aux autorités de disposer d’un cadre référentiel unique, intégrant à la fois des questions d’économie d’énergie, d’électrification rurale et d’énergies renouvelables. Le but ultime de cette entreprise est « d’améliorer la viabilité financière et la bonne gouvernance pour une électricité en quantité, en qualité et à moindre coup ».
Actuellement, on peut estimer que les réformes nécessaires à l’obtention des 550 millions de dollars promis par le Millenium Challenge Corp (MCC) sont achevées avec succès. Le Sénégal a ainsi adopté deux projets de loi mettant fin au monopole de la compagnie d’électricité publique, en favorisant l’ouverture du marché de l’électricité aux investissements privés. La création d’un régulateur indépendant est également à l’étude, pour un accès facilité aux entreprises privées aux réseaux de transport et de distribution de l’électricité.
Un accès à l’électricité pour les zones rurales et périurbaines du pays
Bien évidemment, cette impulsion donnée au secteur de l’énergie au Sénégal va rapidement bénéficier aux locaux les plus défavorisés. Dans le détail, l’offre de financement de l’agence américaine d’aide au développement doit permettre de faire émerger des lignes à haute tension (en aérien et en sous-marin). Les zones rurales et périurbaines sont prioritairement concernées par ce projet de développement et bénéficieront d’un accès privilégié à ces nouvelles infrastructures.
Pour optimiser l’approvisionnement et la rentabilité de l’électricité à Dakar, la construction de sous-stations et de systèmes de délestage automatique est également à l’étude, ce qui ne fera qu’améliorer l’accès à l’électricité dans les zones les plus éloignées de la capitale Dakar. Sur le plan régional, il convient également de noter que le MCC a des projets d’investissement similaires : des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso et le Bénin accueillent également des investissements dans le secteur de l’électricité .
Des problèmes sous-jacents qui doivent faire l’objet d’une résolution
Bien que cet investissement représente une pierre essentielle à la construction d’une politique énergétique innovante au Sénégal, des déclarations prudentes se font jour du côté des responsables du fonds d’investissement. Mahmoud Bah, directeur général par intérim de la MCC, explique ainsi que « de nombreux problèmes sous-jacents demeurent, bien que l’approvisionnement se soit amélioré durant les dernières années ». Il profite de cette intervention pour mettre en garde les pouvoirs publics contre les difficultés que connaît le secteur de l’électricité depuis dix ans, « et qui sont susceptibles de se reproduire encore si les problèmes ne sont pas résolus ».
Toutefois, Monsieur Bah reconnaît les efforts consentis par les pouvoirs publics sénégalais : « Une série de lois ont été adoptées et des politiques qui ont été abordées, et des institutions mises en place ». Rappelons à ce titre que le gouvernement du Sénégal coopère pleinement avec le MCC, en apportant une contribution de 50 millions de dollars. Un pas en avant qui achève de sceller un partenariat censé durer cinq ans.
Le ministre de l’Économie, de la Planification et de la Coopération internationale Amadou Hott réaffirme quant à lui le caractère vital de cette coopération : « Un investissement dans le domaine de l’électricité dans le Sénégal d’aujourd’hui représente un investissement permettant de donner un avenir à notre pays. Je suis personnellement ravi de m’associer à la Millenium Challenge Corporation du gouvernement des Etats-Unis dans le cadre de ce programme de 600 millions de dollars, qui devrait apporter une contribution significative à la création de plus de croissance, d’opportunités d’emploi et de prospérité partagée ».