Au Sénégal, l’épidémie de Covid-19 a davantage perturbé le secteur privé ainsi que les TPE et PME, qui nécessitent désormais un appui financier important pour soutenir un certain nombre de projets d’avenir. C’est dans ce contexte qu’un accord de financement de 12 millions d’euros s’est matérialisé récemment par l’entremise de plusieurs acteurs de la finance locale. Parmi ces acteurs : la Société islamique pour le développement du secteur privé (SID), la branche du secteur privé du Groupe de la Banque islamique de développement (BID) et la Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE – Sénégal).

Quelques mots sur la Société islamique de développement (SID)

La Société islamique pour le développement du secteur privé (SID) est une institution financière multilatérale, affiliée à la Banque Islamique de Développement (BID). Sa mission essentielle consiste à apporter un soutien dans le développement économique et la « croissance durable » de 55 pays membres, grâce à des actions de financement dans les investissements du secteur privé. Pour cela, elle mobilise des capitaux sur les marchés financiers internationaux, et délivre des services de conseil aux entreprises et aux gouvernements.

On en profitera pour rappeler ici les principales valeurs que la SID souhaite mettre en avant à travers son mandat : l’institution souhaite ainsi « encourager la création, l’expansion et la modernisation du secteur privé à travers le financement des entreprises et des projets ». Des projets qui font l’objet d’une sélection particulière, selon leur contribution au développement économique (notamment en matière de création d’emplois et de contribution aux exportations). En fin de compte, on peut estimer que les activités de la SID se veulent complémentaires aux activités de la BID, que ce soit auprès des pays membres ou des institutions financières nationales.

Quelques mots sur la Banque Nationale pour le Développement Economique

On sait depuis longtemps que les PME jouent un rôle prépondérant au sein de l’économie sénégalaise. Celles-ci représentent, selon les chiffres avancés, près de 80% du tissu des entreprises au niveau national, avec une participation active de 30% au PIB et une employabilité évaluée à 60%. Malgré ce contexte, les PME sénégalaises continuent d’éprouver d’importantes difficultés en matière d’accès au financement. Selon les chiffres, seulement 16% d’entre-elles sont représentées dans le portefeuille des banques au Sénégal. Raison de plus pour les pouvoirs publics de relever les défis majeurs liés au financement des PME.

C’est ainsi que l’Etat du Sénégal a initié la création de la Banque Nationale pour le Développement Economique, ou BNDE. Cette institution nouvelle vient remplacer le Fonds de Promotion Economique (FP), créé par décret le 22 novembre 1991, avec pour objectif d’accompagner une authentique évolution institutionnelle et une transformation du FPE. Ainsi, l’ambition de la BNDE est clairement tournée vers la recherche de la performance, avec une volonté affirmée d’accompagner les PME dans leur recherche de financement. Selon les éléments de langage relevés sur le site officiel de la BNDE, l’objectif à long terme de l’établissement est de devenir « un outil de financement national, participant activement à la mise en œuvre d’une stratégie de Croissance Accélérée du Sénégal et plus globalement au développement du pays ».

Un partenariat profitable au développement de nouveaux projets

Ainsi donc, la Banque nationale de développement économique a su tirer parti de la ligne de crédit de 12 millions d’euros accordée par la Société islamique, pour accompagner le développement du secteur privé. Ce prêt, qui court sur une durée de 3 ans, doit permettre à la BNDE d’intervenir financièrement auprès des PME dans des secteurs dits prioritaires tels que les secteurs de la santé et de la transformation industrielle. D’autres domaines sont également directement concernés par cette initiative. Selon les propos du Directeur Général de la BNDE, Thierno Seydou Nourou Sy, « les retombées de ce partenariat devraient aider au financement de divers secteurs vitaux tels que la production, l’agriculture, la construction et les transports ».

L’objectif, ici, est double : soutenir les entreprises durement touchées par la crise due à la pandémie de Covid-19, et contribuer efficacement à la croissance économique nationale, dans le respect des règles établies par le Plan d’actions prioritaires ajutés et accéléré (PAP2) et du Plan Sénégal émergent (PSE).

Dans un communiqué mis à disposition des médias au mois de juillet 2021, les responsables de la SID se félicitent de cette accord de financement, conclu dans le cadre d’une enveloppe globale de 211 millions d’euros (soit l’équivalent de 250 millions de dollars). Le document confirme ainsi que le financement octroyé s’est fait « en conformité avec les préceptes de la loi islamique, et répond à une demande croissante pour la concrétisation de projets et la relance des industries touchées par la Covid-19 ». Le Président Général de la SID, Ayman Amin Sejiny, déclare ainsi que la collaboration entre la BNDE et son institution financière permettra de « maintenir les entreprises ouvertes et de préserver des emplois, tout en poursuivant les engagements pris envers le Sénégal ».