L’Afrique est une terre d’opportunités, que ce soit pour les entrepreneurs locaux comme les entrepreneurs étrangers. Le constat est le même dans de nombreux pays du vieux continent, notamment et plus particulièrement en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest – on mettra notamment l’accent sur des pays dotés d’une forte ambition entrepreneuriale comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou encore le Bénin. Ainsi, et malgré l’épidémie de Covid19 qui frappe également cette région du monde, certains pays comme le Sénégal font preuve d’une certaine résilience. Une situation qui peut également s’expliquer par l’extrême vitalité du monde entrepreneurial. Une vitalité qui rivalise parfois aisément avec les grandes figures de l’économie internationale.

 

Fréderic Oudéa, CEO de la Société Générale

Frédéric Oudéa fait désormais partie de ces grands noms, à la tête des plus importants organismes financiers sur l’échelle internationale. La Société Générale est présente en effet dans près de 36 pays, et peut compter sur un réseau de banques qui accueille près de 61 000 collaborateurs, au service de 14 millions de clients particuliers. Confiant dans l’avenir malgré la situation épidémique, le dirigeant de 57 ans dispose d’une longévité professionnelle assez remarquable, qui dépasse de loin celle de ses homologues actuellement à la tête des plus grands banques européennes. Arrivé à la tête du groupe au printemps 2008, en plein milieu de l’affaire Kerviel, Frédéric Oudéa figurait encore en 2016 en 17e position du classement des patrons les mieux payés.

Un parcours remarquable

Pour la petite histoire, il convient de rappeler le parcours exemplaire de cet ancien élève de l’Ecole polytechnique et de l’Ecole nationale d’administration : entre les années 1987 et 1995, Frédéric Oudéa occupe plusieurs postes à responsabilité auprès de l’Administration, et de l’Inspection générale des Finances. Il intègre ensuite progressivement le ministère de l’Economie et des Finances, avant de rejoindre la direction du ministère du Budget. Ce n’est finalement qu’en 1995 qu’il intègre la Société Générale, où il accédera successivement à des postes d’envergure : il prendra d’abord en charge les fonctions d’adjoint au Responsable, avant d’intégrer le département Corporate Banking à Londres. Frédéric Oudéa n’occupe le poste de Président Directeur général que durant la période 2009-2015, avant que le Conseil d’administration ne distingue les fonctions de Président du Conseil d’administration et Directeur général.

Pour la Société Générale, le continent africain est une réelle terre d’opportunités. Rappelons en effet que la banque française est présente sur le vieux continent depuis plus de 100 ans, et qu’elle a ainsi acquis une bonne connaissance des problématiques locales, en accompagnant au plus près les clients entreprises et particuliers. Frédéric Oudéa n’ignore pas le potentiel de l’écosystème entrepreneurial africain, qu’il évoquera en ces termes dans un communiqué officiel : « le continent africain est en pleine évolution, et profite d’une formidable énergie impulsée par son écosystème entrepreneurial. De fait, nous pensons fortement que la croissance viendra d’abord et avant tout du secteur privé, ainsi que de tous les acteurs économiques comme les PME et ETI françaises et africaines ».

 

Khadim Bâ, CEO de Locafrique

Parmi les entrepreneurs qui comptent dans le paysage sénégalais, Khadim Bâ figure aisément en bonne place. Cet homme d’affaires dynamique et ambitieux, s’est formé durant de nombreuses années à l’étranger pour comprendre et maîtriser les rouages subtiles de l’industrie pétrolière, avant de rejoindre sa terre natale pour investir massivement dans l’économie des hydrocarbures. Sa capacité à reprendre la main sur le management de la société Locafrique en tant que Directeur général est un véritable exemple de réussite. L’ambition réelle de Khadim Bâ se trouve dans sa volonté inébranlable de moderniser l’économie de son pays, et de faire du pays de la Teranga le pivot du commerce des hydrocarbures à l’échelle régionale.

Une incroyable volonté de servir son pays

Grâce aux efforts de l’entrepreneur pour financer et booster l’économie et le développement de l’activité au Sénégal, de nombreux secteurs de l’économie bénéficient désormais d’une aide financière concrète. La société Locafrique sous la gérance de l’homme d’affaires est ainsi en mesure de proposer des solutions de financement adaptées à l’industrie du transport, de la logistique, du BTP ou encore au secteur de la santé. Les particuliers bénéficient également des retombées de ce management, avec le développement des solutions de crédit-bail classique, ou de location avec option d’achat. En d’autres termes, la société Locafrique est parvenu, par le biais d’une logique de co-développement, à accompagner les entreprises tout en réalisant des profits sur le long terme.

Les projets de l’entrepreneur sénégalais ne s’arrêtent manifestement pas là : au travers de son site officiel disponible à l’adresse www.khadim-ba.com, le principal intéressé nous explique sa volonté de « répondre aux nouvelles réalités économiques des entreprises de manière générale, en faisant le pari de s’engager durablement à leur côté et de les accompagner dans leur recherche de croissance ». De fait, si vous avez un projet qui concerne directement le Sénégal et que vous êtes à la recherche d’investissements, vous savez que vous pouvez contacter Khadim Bâ en toute confiance : il saura vous accompagner et vous aider à réussir un projet, pour le bien du pays.

 

Tidjane Thiam, ex CEO de Crédit Suisse

Le franco-ivoirien Tidjane Thiam est ce que l’on pourrait appeler une fierté nationale, tant son parcours personnel et professionnel parle pour lui. Qu’on en juge : après un passage réussi à l’école Polytechnique en 1984 et après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur civil des Mines de Paris en 1986, ce fils d’un ministre de Félix Houphouët-Boigny va progressivement devenir une grande figure de la finance internationale. Il rejoindra ainsi l’assureur britannique Prudential en tant que Directeur général en 2009 – une société qui, rappelons-le, figure dans le prestigieux « Footsie-100 » qui représente les entreprises britanniques les mieux capitalisées, cotées à la bourse de Londres. Sur l’ensemble de son mandat, Tidjane Thiam mènera ainsi une politique offensive qui, malgré les divisions qu’elle suscite en interne, se révèlera payante dans les faits.

Un profil unique

Par la suite, et à partir de 2015, il obtiendra le poste de CEO du Crédit Suisse. Le challenge que représente le poste est alors à la mesure des ambitions du principal intéressé : durant les quatre années de son mandat, Tidjane Thiam est en mesure de présenter des résultats financiers largement à la hauteur des attentes des actionnaires. L’aventure se poursuivra durant 13 trimestres avec une croissance qui signera les meilleurs résultats de l’entreprise pour la décennie – Le Crédit Suisse enregistrera ainsi un bénéfice avant impôt de 4,7 milliards de francs suisses, c’est-à-dire la modique somme de 4,4 milliards d’euros.

Bien que ses compétences et ses qualifications soient reconnues et appréciées, Tidjane Thiam tient toutefois à honorer la tradition familiale en matière d’engagement politique. Ainsi, après le décès du Président Felix Houphouët-Boigny, l’homme d’affaires rejoint la direction du Bureau national d’études techniques et du développement en 1994, à la demande du nouveau président élu Henri Konan Bédié. Là, il supervise et planifie le développement des infrastructures de support à l’activité économique. Grâce à ses nouvelles responsabilités, il obtient le rang de ministre et dispose des moyens pour dialoguer avec la Banque mondiale et le FMI. Ce qui lui permettra ensuite d’être au cœur des nombreuses négociations et autres demandes de subventions. Il sera par la suite nommé ministre de la planification en 1998.

Face à l’épidémie de Covid19, le vieux continent africain peut compter sur l’expertise d’hommes comme Tidjane Thiam. Celui-ci figure parmi les personnalités désignées par l’Union africaine (UA) et par son président en exercice pour négocier les conditions d’un moratoire avec le G20, au début de la crise. L’objectif est d’obtenir un allègement maximum de la dette des pays les plus pauvres, confrontés au coronavirus. Pour Tidjane Thiam, ce « ballon d’oxygène » permettra de regarder la situation de chacun des pays africains au cas par cas.

 

A travers ces trois portraits, nous pouvons voir qu’il existe en Afrique une relève générationnelle importante et volontariste. Malgré la crise économique et sociale induite par l’épidémie, ces entrepreneurs et hommes d’affaires hautement diplômés peuvent constituer une véritable opportunité de développement et de croissance à long terme pour les pays du vieux continent.

Afrique visionnaire: découvrez trois portraits d’entrepreneurs dynamiques
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